Découvrir Avernes
Découvrir Gadancourt
Joseph Kessel
Ferdinand de Caix
L’incendie de 1836
L’orphelinat ONCF
La gare d’Avernes
La justice à avernes
Libération d’Avernes
Monographie de 1899
Découvrir avernes

Le village
Le village d’Avernes se situe au creux d’un large vallon creusé par les eaux de ruissellement des pentes Nord des Buttes d’Arthies.
Les eaux de plusieurs sources, dont l’une captée qui alimente en eau potable les communes adhérentes au S.I.E.V.A. (Syndicat Intercommunal des Eaux de l’Aubette) s’ajoutent à celles qui proviennent des buttes avant d’être canalisées à travers l’agglomération. Les bois, prairies et vergers enserrent le village groupé en ordre serré autour de l’église et pénètrent fort avant aux abords des fermes.
Ce site privilégié a attiré la présence humaine depuis des millénaires. De nombreux silex taillés et polis, dont certains sont exposés au musée de Guiry prouvent l’existence d’un habitat aux temps préhistoriques. Actuellement des archéologues mettent à jour des vestiges de l’époque gallo-romaine et mérovingienne.
Cependant, le village actuel daterait, selon la légende, de l’an 885 où plusieurs familles seraient venues se réfugier dans des marécages proche de la forêt à l’annonce de l’arrivée de pillards Normands. Ils auraient fondé “Avernes ” du nom de l’arbre “Vernes” qui abondait dans cet endroit humide. Nous supposons que le village prit de l’importance au XIII° siècle quand Louis IX dû vendre une partie de la forêt d’Arthies pour payer sa rançon à l’issue de la VIII° Croisade.
L’église
L’Église construite à cette époque fut brûlée par les Anglais en 1434 puis par les calvinistes en 1590. Elle reçut à la Révolution l’inscription « Liberté, Égalité, Fraternité » au moment où elle fut considérée comme ” Temple de la Raison “. La réforme prêchée par Calvin connut un grand succès à Avernes où un temple fut construit.
Après la révocation de l’Edit de Nantes en 1685, ce temple fut affecté aux religieuses de Saint Vincent de Paul qui restèrent à Avernes jusqu’en 1985. Aujourd’hui y sont installées les “Sœurs Ancelles du Sacré Cœur”. Le Château avec sa porte d’entrée Renaissance est aujourd’hui un domaine privé.


évènements importants
1836
Un violent incendie détruit tout un ensemble de maisons. Toute la population solidaire se met à l’œuvre pour les reconstruire Ce geste de fraternité fut souvent cité en exemple dans la région.
10 Février 1980
Le village fut entièrement inondé sous plus d’un mètre d’eau à cause de la rupture de la digue d’un étang privé situé en amont du village.
Juin 1988
Inauguration de la Salle Joseph Kessel, en hommage à cet illustre écrivain qui s’est éteint en 1979 dans sa maison d’Avernes.
Que nous réserve l’Avenir ?
La municipalité actuelle essaie de préserver le caractère rural du village, afin que les Avernois profitent d’une vraie vie à la campagne à quelques kilomètres de Paris, combien de temps cela durera-t-il ? La réponse se trouvera dans le futur Schéma Directeur de l’Ile de France.
Xavier LERDU
Découvrir le hameau de gandancourt

gadancourt
Cette commune a fusionné avec Avernes le 1er janvier 2018.
Le petit hameau de Gadancourt a une position dominante exceptionnelle qui ne correspond pas à une origine de groupement villageois, mais plutôt à l’implantation d’une abbaye dans un site isolé et à défricher.
L’habitat venu plus tardivement ne s’est jamais développé, le site propre du village limitant son extension. Peu protégé des vents, le village a gardé un environnement végétal très dense.
A Gadancourt, l’habitat n’est pas rigoureusement en continu comme la plupart des villages du Vexin français. Cependant, la continuité construite, formée par de magnifiques murs de pierre, assure l’unité d’ensemble, et l’on peut, pour cette raison, dire que l’organisation urbaine du village est de type groupé.
le hameau
C’est l’îlot central, délimité par les rues des Faubourgs, rue des Bruyères et rue Octave de Boury, qui est le plus fermé.
Des murs en pierre de 0,5 m à 2 m de haut laissent difficilement entrevoir les espaces libres intérieurs tels que cours, jardins et espaces non aménagés.
Les habitations sont relativement petites, l’ensemble étant dominé par le château et ses vastes dépendances, ainsi que par une grande ferme d’exploitation.
La mail gazonné et planté de tilleuls qui entoure l’église, le prolongement de la rue principale par une vaste allée de tilleuls, la perception des bois derrière les masses construites font exceptionnellement de ce village un ensemble mi-minéral, mi-végétal, le végétal (arbre et sol gazonné) ayant tendance a dominer le minéral.


Les bois
- Bois de l’Aunaye
- Bois des Allée de Gadancourt
- Bois de la Pierre Droite
- Bois de la Fosse aux Corbeaux
- Bois Roger
joseph kessel

son histoire
Romancier, aventurier, journaliste et reporter, né le 10 février 1898 à Villa Clara (Argentine) et mort le 23 juillet 1979 à Avernes (Val-d’Oise).
Fils de Samuel Kessel, médecin juif d’origine lituanienne, Joseph voit le jour en Argentine avant de partir de l’autre côté de la planète, à Orenbourg, dans l’Oural, berceau de sa mère. Il n’arrivera en France qu’en 1908.
En 1914, il est infirmier brancardier. En 1915, il est licencié de lettres et fait ses débuts de journaliste au Journal des débats, dans le service de politique étrangère. En 1916, il est reçu au conservatoire d’art dramatique, et fait quelques apparitions au théâtre de l’Odéon, avant de se porter volontaire dans l’artillerie puis dans l’aviation.
La vie aventureuse et romanesque de Joseph Kessel est lancée, et transpirera bientôt dans ses premières œuvres littéraires.En mai 1943, Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon composent les paroles du « Chant des Partisans », qui deviendra le chant de ralliement de la Résistance. Plus tard, Kessel publiera « L’Armée des Ombres », en hommage à ces combattants. À la Libération, il reprend son activité de grand reporter.
Ses voyages l’emmèneront jusqu’en Afrique, en Birmanie et en Afghanistan. Autant de voyages qui lui inspireront ses chefs-d’œuvre romanesques : le Lion, Les Amants du Tage, La Vallée des Rubis, Les Cavaliers…
joseph.k à avernes
En 1961, Joseph et sa femme Michèle, cherchent une maison en dehors de Paris. Ils trouvent, par un ami, “à Avernes, une longue bâtisse poétiquement nommée le Four à chaux de Marie Godard, entourée d’un hectare et demi de prairies et de bois. Trois grandes pièces chauffées, des cheminées profondes, une cuisine à l’ancienne au rez-de-chaussée, et, à l’étage, trois vastes chambres, un bureau et des salles de bain, avec au plafond des poutres séculaires.”
Un an plus tard, consécration ultime, il entre à l’Académie Française. Et c’est le 23 juillet 1979, suite à une rupture d’anévrisme, qu’il s’éteint au 3 rue du Ruisseau à Avernes. Il est enterré au cimetière de Montparnasse, mais son nom orne toujours notre salle des fêtes

Ferdinand de Caix, le dernier prieur d’Avernes
1735-1794
Ferdinand de Caix naquit le 6 septembre 1735, à Ainval (Somme), le quatrième de sept enfants. Il était fils de Félix de Caix et de Marie-Anne Lepage. Celle-ci mourut veuve, à Frémainville, le 21 juillet 1784. La famille paraît avoir été de bonne bourgeoisie : un de ses frères fut officier, un autre religieux. Ses livres de compte nous le révèlent comme un prêtre suffisamment à son aise.
Nous ignorons où il fit ses études. En tout cas, elles furent poussées très loin. Ses connaissances en théologie et en philosophie semblent fort étendues. Parmi ses papiers conservés aux Archives se trouvent plusieurs sermons, études et cours en latin.
En 1764, il était Chanoine régulier profès à l’Abbaye de Saulseuse (Eure). Peu après, en octobre 1766, il était nommé vicaire d’Avernes qui en dépendait. Son curé, François Violette, ne lui fit pas attendre la place trop longtemps ; il mourut, en effet, le 17 janvier 1768, et de Caix devint curé. Il devait le rester 25 ans. De toutes ses forces, il se donne à sa paroisse, tant sur le plan spirituel que temporel : il s’occupe de trois confréries, prêche, organise en détail les cérémonies, tient toute la comptabilité, fait réparer l’église. Toutes ces occupations ne l’empêchent pas de réfléchir à l’état moral et matériel du Clergé rural. Peu avant 1789, il consigne ses réflexions en un Mémoire de 17 pages, extrêmement agressif envers les Abbés et gros décimateurs qui absorbent les biens du Clergé et ne les font servir, dit-il, qu’à nourrir leur mollesse et à entretenir un faste insultant. Après avoir tracé un tableau poignant de la détresse matérielle des églises de campagne, où l’on ne voit que des tableaux déchirés, des linges rapetassés et des ornements pourris, il aborde la question, si grave, des dîmes. Il vitupère les inutiles du Clergé qui s’engraissent, dit-il, aux dépens des pauvres curés, et verrait avec ravissement l’excédent disponible des dîmes servir aux gages d’un chirurgien qui soignerait gratuitement les pauvres malades.
Il se plaint de ce que les dignités ecclésiastiques sont données à la naissance, et que les simples curés en soient exclus. De Caix, enfin, réclame la restitution des dîmes aux curés, et le libre choix par eux du maître d’école. Ce réquisitoire fut reproduit en partie, mais très atténué, dans le Cahier de doléances du Clergé, dont le rédacteur fut de Caix lui-même. De Caix avait écrit très démocratiquement, au chapitre “Constitution des Etats Généraux”, “Qu’on recueille les suffrages par tête et non par ordre : les députés des différents ordres devant se regarder non comme des députés de leur ordre, mais comme ceux de la Nation entière”. L’assemblée du Clergé du Bailliage eut lieu le 9 mars, à Mantes. Bien que rédacteur du Cahier, ce ne fut pas de Caix qui fut élu député, mais le curé de Flins.
De Caix revient à Avernes. Le 11 décembre 1790, il fit la déclaration des biens de la Cure. Il y spécifia qu’il exploitait lui-même 51 arpents de terre, 2 de bois et un d’osier qui lui rapportaient 905 livres. Sa dîme valait 9 754 livres. Tous frais déduits, son revenu était de 6 343 livres. Il vendait sa paille aux petites gens qui ont ainsi de la litière pour leurs vaches “qui leur épargnent le chauffage car le petit peuple pouvait se retirer dans leur étable pour profiter de la chaleur de leurs bestiaux”.
Profondément attaché au Pape, le curé d’Avernes ne se pressa pas de lire la première lettre pastorale du nouvel évêque Avoine (juin 1791), ce qui le fit déjà mal voir de la municipalité, et ce n’est que le 14 octobre 1792 qu’il prêta à la République un serment très vague et atténué. Il continua ensuite son ministère sous le contrôle du Comité de surveillance de Pontoise.
Le 8 Nivôse An II fut déposée contre de Caix une dénonciation anonyme. Il y était dit janséniste, frère d’émigré, et de convictions tièdes. On l’accusait d’entretenir le fanatisme en recevant les habitants à sa messe, et en faisant faire la première communion à des jeunes filles. Il avait même, paraît-il, amené sa Municipalité “dindonnière” à faire du premier Décadi (10e jour du calendrier républicain) une fête religieuse.
Claude Vannier, l’Agent national du district, ayant demandé confirmation de ces commérages, ce fut Jean-Batiste Potiquet, maître d’école à Avernes, ancien chantre, ancien greffier de la commune, devenu, le 9 Pluviôse An II, vice-secrétaire du Comité Révolutionnaire de Pontoise, qui fut chargé de l’enquête. Il attesta l’exactitude des faits contenus dans l’écrit anonyme. Il ajouta même que de Caix n’était pas “à la hauteur de la révolution”, qu’il cherchait à induire les citoyens en erreur et à les persuader que l’acte civil du mariage devait se renouveler par le ministère des prêtres.
Le curé d’Avernes fut arrêté le 20 Nivôse An II et conduit à Pontoise. Interrogé le 26 Pluviôse, il avoua qu’en effet il avait fait faire la première communion à des jeunes filles, sur la demande de leurs parents, et que conformément à la loi, dans ses sermons sur le mariage, il préconisait le mariage chrétien après le mariage civil. Il languit encore longtemps en prison. Mais le 20 Messidor An II, un arrêté de Crassous le fit transférer à Paris, à Port-Royal. Le 7 Thermidor suivant, brusquement englobé dans la Conspiration des prisons, il fut jugé et guillotiné le 8, en noble compagnie : il mourut le même jour que l’Evêque d’Agde, le duc de Clermont-Tonnerre, le marquis de Crussol d’Amboise, Madame de Monaco et de 22 autres condamnés, dont le plus âgé avait 81 ans, et la plus jeune, 21 ans.
D’après Henri Lemoine, archiviste départemental.
Pendant la période révolutionnaire le culte de la déesse Raison fut établi dans l’église d’Avernes, d’où l’inscription Liberté-Égalité-Fraternité gravée sur le porche. Une jeune enfant, fort jolie, paraît-il, fut choisie à cet effet, Marianne Potiquet, née en 1783 et décédée munie des sacrements de l’église en février 1870…
L’abbé Imbert, vicaire d’Avernes de 1790 à 1793 fut nommé prêtre constitutionnel pendant cette période. D’après les actes de baptême, les Avernois s’adressaient de préférence à l’abbé Bertaux curé de Wy-dit-joli-village ou à M. Biache, curé de Théméricourt. En 1802, après le Concordat en attendant l’arrivée du premier curé résidant, M. l’abbé Ménard, curé de Frémainville vient desservir la paroisse jusqu’au 20 novembre, jour où M. l’abbé Prépaud prend possession de la cure.
A partir de cette date le culte catholique est rétabli dans l’église d’Avernes.
NDLR
Si vous visitez la Conciergerie à Paris, un des plus beaux monuments anciens de notre capitale qui nous replonge dans l’histoire de la Révolution, vous trouvez dans une salle la liste de tous ceux qui ont été guillotinés sous la Terreur. Et on y voit le nom de De Caix, ci-devant curé.
L’incendie de 1836
Au début de l’hiver 1836
En pleine nuit, une maison de la rue de l’église prend feu.
Immédiatement chacun se sent mobilisé et vient en secours. Les moyens matériels de l’époque sont dérisoires : ce sont les hommes se passant les seaux d’eau et l’utilisation des tonnes agricoles (ces internes remplies manuellement et pouvant transporter 1 000 litres, d’où le nom). Malgré tous ces efforts, le feu se communique et embrase les huit maisons.
Les sinistrés ont le temps de s’enfuir. Pas de victime, par contre les dégâts dans les maisons sont considérables : plus de charpentes, plus de portes, plus de fenêtres, plus de mobilier… plus rien ! Immédiatement toutes les personnes sinistrées sont recueillies et hébergées par des familles avernoises.
La population d’Avernes pousse plus loin sa générosité, on s’empresse de déblayer les décombres encore fumants. Tous les habitants, les riches comme les pauvres, se mettent à l’œuvre et grâce à leur concours empressé, les maisons de la rue de l’église sont reconstruites en quelques mois.
Ce courage et cette solidarité émeuvent au-delà du village, comme le prouve ce reçu trouvé dans les archives de M. l’abbé Chandellier, curé de Rosny. Celui-ci mis au courant des faits (il était propriétaire à Avernes des biens ayant appartenu à M. de Montenol) demande le secours de ses paroissiens.
En 1899, rappelant ces faits Eugène Videcocq, instituteur à Avernes donnait son sentiment sur la solidarité toujours aussi forte des Avernois :
“Depuis neuf ans, nous avons eu l’occasion d’apprécier la caractère généreux de la population d’Avernes et nous avons pu acquérir la conviction que si pareil malheur venait l’affliger de nouveau, les sentiments magnanimes de dévouement et de solidarité qui se sont manifestés il y a soixante trois ans se renouvelleraient de nos jours.”
Les Avernois donnèrent à la rue, le nom de “rue brûlée” avant qu’elle ne reprenne officiellement celle de “rue de l’église”, nom qu’elle porte de nos jours.
Voici le reçu de l’abbé Monflier, curé d’Avernes
“Je soussigné curé desservant de la paroisse d’Avernes reconnaît avoir reçu de M. Noël, marchand de vache à Avernes, pour le compte de Monsieur l’abbé Chandellier de Rosny, la somme de cinquante francs montant de la souscription de Monsieur Chandellier pour les incendiés de la commune d’Avernes.
Avernes le 22 Dbre 1836
F Monflier.
Curé desser. d’Avernes.”
L’orphelinat national des Chemins de fer Français


Initiative de 1904
C’est dans notre village, en 1904 qu’à été créé, à l’initiative du Syndicat National des Cheminots, le premier orphelinat. Les fonds du syndicat étant insuffisant, c’est après l’organisation d’un loterie nationale que fut acheté, en 1911, le château d’Avernes. Les premiers enfants y furent accueillis dès le 25 mai 1911.
Avernes est donc, pour ce syndicat, le lieu emblématique de la création de cette œuvre sociale. Pendant la guerre, l’orphelinat accueille des enfants victimes du conflit, aux côtés des pupilles. Puis, l’orphelinat s’ouvre au syndicat national des P.T.T.
Un deuxième établissement s’est ensuite ouvert au Vésinet. Ces deux établissements ont aussi accueilli des orphelins victimes de la guerre civile espagnole, puis des orphelins vietnamiens lors de la guerre d’Indochine.
Un troisième établissement fut également ouvert au Pecq, en 1948, et un quatrième en Algérie. Ce dernier établissement sera cédé par l’ONCF aux cheminots algériens lors de l’indépendance.
En 1952, la S.N.C.F. supprime sa subvention au motif que l’association n’était pas ouverte à l’ensemble des cheminots, mais seulement aux syndiqués.
C’est en 1960 que l’ONCF s’ouvre à l’ensemble des cheminots, et qu’elle reçoit à nouveau la subvention de la SNCF.
Dans les années 70, de moins en moins d’orphelins de cheminots y étant accueillis, l’organisme s’ouvre aux enfants de la DDASS, ce qui modifia sa politique.
Finalement, l’établissement d’Avernes sera fermé en 1985.
Tous les anciens d’Avernes se souviennent sûrement des défilés et des fêtes organisées dans notre village à cette époque.
En 2004, l’ONCF compte 34 500 adhérents, pour 842 orphelins.
la gare d’avernes
Une gare pour approvisionner paris
A partir de 1840, le réseau ferroviaire se développe principalement sous forme de radiales depuis Paris. L’Etat achète les terrains et réalise les infrastructures tandis qu’une compagnie construit la voie ferrée et l’exploite. Pour compléter ces grands axes, des lignes d’intérêt local sont construites par les collectivités locales pour relier les régions agricoles aux Halles de Paris et fournir les produits frais maraîchers.
La Compagnie des chemins de fer de grande banlieue exploite la ligne entre Meulan, Sagy et Magny-en-Vexin, inaugurée le 1er août 1913. La présence de l’orphelinat des chemins de fer permet une forte fréquentation de la gare d’Avernes.
Le trajet en « tacot », sur 36 km entre Meulan et Magny-en-Vexin, se faisait en 1h30. En mai 1916, les voies sont démontées pour être utilisées sur le front pour le transport des troupes et du matériel. Elles seront réinstallées à la fin du conflit. La concurrence de la voiture entraînera la fermeture de la ligne en 1947 et son déclassement définitif en 1949.

à l’architecture standardisée
Le bâtiment accueillant les voyageurs, caractéristique des gares de chemin de fer d’intérêt local, est construit en blocs de meulière, sur deux niveaux, avec de hautes ouvertures cintrées et encadrées de briques. Sur le pignon, entre les traces bleutées d’une ancienne publicité peinte « Dubonnet », du nom d’un célèbre apéritif, et l’oeil de boeuf, le cartouche rectangulaire rappelle l’emplacement de la plaque émaillée portant le nom de la station.

la justice à avernes
toute justice émane du roi
Il représente la loi et c’est à lui que revient la charge de la faire appliquer. Mais dans l’organisation administrative du moyen âge, le pouvoir royal est bien loin. Selon le système pyramidal d’exercice des pouvoirs (de Suzerain à Vassal) le roi délègue son droit de haute, moyenne et basse justice au seigneur du lieu, c’est-à-dire le jugement et l’exécution de celui-ci, laissant au justiciable en cas de désaccord le recours au tribunal royal.
Pour faire un parallèle avec notre époque, nous pouvons faire correspondre la haute justice avec la cour d’assise, la moyenne justice avec le tribunal correctionnel, et la basse justice avec le tribunal de simple police.
Le territoire de la paroisse d’Avernes est calqué sur le cadastre Gallo-Romain, et à part quelques très légères rectifications, ce sont les limites actuelles de notre commune. Ce territoire n’a jamais été dans son ensemble le bien d’un seigneur mais a toujours été morcelé en plusieurs propriétés d’où l’expression Seigneur d’Avernes en partie. De ce fait le seigneur justicier possède des droits sur des terres ne lui appartenant pas.
Au fil des temps, le pouvoir royal se renforce et son organisation administrative s’étoffe, le droit de justice d’Avernes tombe en désuétude et va disparaître par suite de mutation ou faute de personnes désirant en être responsables. Ce processus est courant dans toute la France : c’est l’époque des guerres de religion et de nombreux seigneurs ayant soutenu la ligue sont condamnés et ils perdent une grande partie où la totalité de leurs pouvoirs, d’autres préférant délaisser au roi l’exercice de la justice en ces temps troublés.
Au nom du Roi Henri IV c’est désormais le baillage de la ville de Meulan qui a la charge de traiter les affaires de justice de la paroisse d’Avernes. En juillet 1722, M. Ferrand d’Avernes demande au roi Louis XV l’érection de sa terre en Marquisat avec rétablissement de la haute, moyenne, et basse justice (requête qui fut refusée à cette époque).
Pourquoi le Seigneur Ferrand entame-t-il une action qui semble aussi rétrograde : vouloir rétablir la justice d’Avernes ?
La raison n’est pas seulement le goût du pouvoir et celui des honneurs. Elle est beaucoup plus simple : deux seigneurs se partagent la majeure partie du terroir d’Avernes ; ce sont les seigneurs Ferrand et de Boissy qui se haïssent. Tous les efforts de Ferrand consistant à chercher un pouvoir de pression sur son rival et celui de haut justicier en est un.
Un incident va exacerber les rivalités et déclencher le conflit : le garde-chasse de M. Ferrand interdit à M. de Boissy et à ses invités de chasser sur leurs terres. Cette plainte débouche par la division, le 8 novembre 1720, du territoire de chasse de la paroisse en deux, suite au jugement rendu par M. de Gaillon Lieutenant des Maréchaux de France. Le titre et la fonction de Haut Justicier permet de neutraliser ce jugement, d’où les démarches effectuées à partir de ce moment par M. Ferrand de Cossay.
M. Ferrand renouvelle sa requête en 1725. Celle-ci est accueillie plus favorablement (ce changement d’analyse et de position des officiers du baillage de Meulan restera pour toujours un mystère). Le 26 août 1726, M. de Boissy et M. de Gars seigneur de Frémainville tentent de la faire échouer. Ils font savoir que, propriétaires de terres sur le terroir de la paroisse d’Avernes, ils s’y opposent fermement. Ce sera la dernière bataille. Les officiers du baillage de Meulan consentent à céder leur charge et le 9 avril 1727 ; le Duc de Sully seigneur engagiste du Domaine et Comté de Meulan consent à céder la justice d’Avernes contre la somme de 10.000 Livres. En juin, le Roi Louis XV procède à l’établissement de la justice d’Avernes.

La salle d’audience est installée dans le bâtiment se trouvant à gauche de la porte d’entrée de « la grande ferme » où l’on peut remarquer les pierres de taille de la porte d’entrée, aujourd’hui murée. Elle nous laissera le nom actuel de la rue. La potence est réinstallée sur le sommet dominant le village (endroit aujourd’hui utilisé comme terrain de ball trap), l’emplacement choisi est celui des ruines d’une villa romaine du IVe siècle, où seront tirées les pierres formant la base du gibet.
Le choix est judicieux : de tout endroit du terroir d’Avernes le monument est visible (son action dissuasive est excellente ou les habitants d’Avernes très sociables : il n’y aura, pendant toute l’existence de la justice d’Avernes, aucune condamnation à exécution). De plus l’endroit est incultivable. Sur le cadastre actuel le lieu est toujours mentionné sous l’appellation «la remise de la justice».
Le 23 septembre 1727 le Lieutenant Général du baillage de Meulan vient inspecter et vérifier que la justice peut être rendue décemment (vérification de la salle d’audience, des fourches patibulaires ainsi que la compétence des juges et du personnel). La justice d’Avernes fonctionnera jusqu’à la Révolution, date à laquelle toutes les justices locales seront abolies.
Avernes fera partie dorénavant de la juridiction de Pontoise.
Extrait de l’article paru dans le bulletin municipal de juin 1997. Auteur : Michel Thomas.
la libération d’avernes
Plus de 60 ans se sont écoulés depuis ces événements et beaucoup de ceux qui en furent les témoins ou les acteurs nous ont quittés. Heureusement les témoignages qu’ils ont donnés et ceux des survivants nous permettent de connaître cette page d’histoire.
Arrivées à Mantes le samedi 19 août 1944 les troupes américaines s’installent sur la rive gauche de la Seine : deux régiments US, les 313e et 314e régiments d’infanterie, passent la Seine avec quelques blindés et une artillerie réduite. Après une bataille sur la rive droite à Limay ils installent une tête de pont et lancent des patrouilles qui ne rencontrent pas de résistance. Les soldats de la Wehrmacht s’enfuient. La patrouille la plus avancée arrivera à Arthies. Immédiatement la nouvelle se répand dans tous les villages environnants. Les américains sont là, la population se croit libérée D’autre part, pour permettre le retrait de leurs troupes de Normandie l’État Major allemand décide une contre offensive. Avertis de leur arrivée prochaine, les Américains se replient.
Le mardi 22 août la 1eSS Panzerkorps renforcée par la 6e unité parachutiste et le reste de deux divisions de la Wehrmacht contre-attaquent et contiennent la poussée américaine sur un front qui passe par Brueil-en-Vexin, Sailly, Drocourt. La bataille durera plusieurs jours, une bataille de chars et d’artillerie. Un exemple du déluge de feu : nous savons par les rapports de l’armée américaine que dans la nuit du vendredi 25 il sera tiré par l’artillerie 4600 obus de 105 mm et 1048 obus de 155 mm.
La 1eSS Panzerkorps est équipée du nouveau char Koenigstiger (le tigre royal). C’est un char lourd de 68 tonnes. Son blindage le rend pratiquement invulnérable au tir de l’artillerie. Son point faible est sa consommation excessive en carburant.
Des éclats de voix en langue allemand réveillent les habitants des maisons de la cavée… Ils sont revenus ! Tout le long du talus de la voie ferrée une unité de parachutistes se repose avant de faire mouvement vers les bois de Galluis.
Avernes est la base arrière de ravitaillement des blindés allemands. À la ferme de Chantereine est installé un dépôt d’essence et de munitions pour ravitailler ; les chars restent au bout du chemin au coin de la rue du Clos Prigent et de la départementale. C’est une main d’œuvre avernoise qui est chargée du travail. Les hommes ont été réquisitionnés sans qu’ils n’aient à donner leur avis, les soldats sont passés dans les maisons, les ont fait sortie des caves et les ont emmenés. Il s’agit de rouler les fûts de 200 litres d’essence pour faire le plein des chars et de les approvisionner en obus de 88 mm.
Le lundi 28 août les Allemands reculent sous un déluge d’obus. Le front progresse vers Avernes qui se trouve maintenant dans la zone de tir. Les habitants ne quittent plus les caves où ils ont trouvé refuge.
Voici ce que racontait monsieur Roger Delacourt…
Nous nous étions réunis avec la famille Petit dans la cave du 7, rue de Gadancourt car celle-ci est plus profonde que celle du 9. Nous avions amené de la nourriture et de la boisson, des poutres pour étayer, une pioche et une barre à mine pour se désobstruer en cas d’éboulement. On entendait les explosions des obus sur le Saugé et la Jolivette.
Dans les prés dominant le cimetière, les vaches en pâture seront décimées par les obus fusants (ce sont des obus à fragmentation qui explosent en altitude et dispensent en pluie leurs éclats).
Le mardi 29 août, les premiers soldats américains atteignent Gadancourt. A l’entrée du village ils sont pris sous le feu d’une mitrailleuse. Un soldat est tué. Les américains font intervenir l’artillerie. L’église, le château et de nombreuses maisons sont endommagés. Le soir venu les troupes américaines s’installent dans le bois des Allées. Les éléments les plus avancés sont arrivés à Avernes et se sont installés dans la cavée. Ils attendront le matin et l’arrivée des forces venant de Frémainville pour investir le village.
Décrochant de Frémainville où une bataille importante a eu lieu (au niveau de la distillerie et du cimetière) les Allemands se retranchent dans la carrière de la rue Valette, au lieu dit “le four à chaux” et au “bois arraché”. Dans ce même bois en juin 1940 une unité de l’armée française se retranche sur la lisière nord, met en batterie un canon de 37 mm antichar pour tenter de stopper l’avancée des blindés allemands. Repérée par ceux-ci elle est anéantie : il y aura 5 morts. Quatre ans après, c’est sur la lisière sud que les allemands se retranchent. Durant leur repli il y aura deux morts : un officier au lieu dit “les Gatz” et un soldat. Les jambes coupées par un obus, il agonisera dans le fossé en face de la route d’Enfer.
Le mercredi 30 août, c’est sous une pluie battante que se déroulent les combats. Au 76, Grande rue plusieurs familles sont réfugiées dans la cave. Soudain, descendant l’escalier, surgit un SS trempé et épuisé, menaçant de son pistolet les hommes de l’assemblée. Puis il s’assoit, le pistolet toujours à la main et, après un temps paraissant interminable, déclare dans un français impeccable : “Dans une demie heure tout sera fini pour vous”. Il rengaine son pistolet, se lève et remonte l’escalier. Parvenu à l’extérieur il retire son poignard d’apparat SS, le jette dans les buissons et s’en va vers son destin…
Un soldat américain est tué d’une balle dans la tête devant la petite porte de l’orphelinat rue Valette, alors qu’il voulait prendre à revers les Allemands installés dans les carrières. Sept soldats allemands périront. Ils seront enterrés dans l’angle gauche du cimetière. Les corps seront relevés par les autorités allemandes plusieurs années après.
Avernes est libre. La bataille, poursuivie le même jour sur les communes de Vigny et du Perchay sera le dernier engagement important en Vexin.
Ce jour, le 30 août, les forces alliées (au sein desquelles participent des éléments de la 2e DB), venant de Paris, passant par Persan-Beaumont, libèrent Beauvais. Le 31, la Somme est atteinte, ses ponts sont intacts. Deux jours après, le 2 septembre, Dieppe est libérée par les Canadiens. C’est cette situation stratégique qui explique la retraite des troupes allemandes tentant d’échapper à l’encerclement.
Dans leur repli, un très important matériel est abandonné. Au lieu dit “Les Groues” un char Tigre sera sabordé et abandonné. Plusieurs années après des ferrailleurs le découperont pour l’emporter.
Les prisonniers sont regroupés sur la place du marché. Le lendemain un soldat allemand couvert de boue est retrouvé dans le trou où il s’est enterré pour se protéger. Il se rend à la population pour rejoindre ses camarades.
La population avernoise est sortie indemne des combats. Une tragédie arrivera plus tard. Partout sur le territoire de la commune gisent des obus et du matériel militaire abandonnés. Celui-ci est ramassé et regroupé près de la gare d’Avernes. Le malheur a voulu que cinq enfants soient entrés dans le dépôt et aient essayé de démonter un obus, le faisant exploser. Ils seront blessés et une petite fille, Rolande Griez, grièvement atteinte décédera le soir même.
Les destructions furent heureusement modérées. Le clocher de l’église fut endommagé, les Allemands l’ayant transformé en poste d’observation et de tir. Une maison située Grande rue, près de la poste, fut touchée par un obus. C’est certainement le très mauvais temps qui explique ce fait, celui-ci empêchant l’aviation d’intervenir.
Merci à Madame Denise CAILLIÉ et Monsieur Alfred BARTHÉLÉMY pour leurs témoignages.
Pierre SIMON
6 avenue de Campagnan
Tel 04 67 25 23 47
Courriel : pierre.simon0315@orange.fr
la libération d’avernes, vu par p.simon
Mes parents arrivèrent à Avernes début 1937, mon père y étant nommé Facteur Receveur des PTT. J’avais alors moins de trois ans. Ils y vécurent l’immédiat avant guerre, la guerre et l’occupation, la Libération et la période économiquement difficile qui suivit. Fin 1951, mon père fut promu Receveur à Mailly-Champagne (Marne) et nous quittâmes Avernes.
J’y ai donc passé toute mon enfance, ma sœur et mes deux frères y sont nés, je m ‘y suis fait mes premiers copains, j’y ai vécu mes premières expériences heureuses et malheureuses.
C’est pourquoi ce village, tel que je l’ai connu à cette époque, est resté cher à mon cœur et j’éprouve beaucoup de plaisir et de nostalgie à l’évoquer ici.
Avernes, petit village du Vexin situé au nord de la Seine, fut le théâtre de combats assez violents entre les troupes américaines et les Allemands désireux de les contenir. La libération du village lui-même dura une bonne demi-journée. Les Américains y perdirent un soldat et les Allemands eurent quelques tués avant de se rendre ou de se replier. Mais auparavant, nous entendîmes les bruits de la bataille pendant plusieurs jours et assistâmes aux mouvements des unités allemandes qui occupaient ou traversaient le village.
Quelques semaines avant la libération, nous fûmes témoins de deux évènements remarquables. Le premier, un combat aérien entre un spitfire de la RAF et un chasseur allemand, se déroula sous nos yeux, au-dessus d’Avernes. L’Anglais abattit son adversaire qui s’abîma dans les champs à quelques centaines de mètres de l’agglomération. Des Allemands stationnés dans le village partirent en toute hâte secourir leur camarade, qu’ils ramenèrent sain et sauf. Nous étions malgré tout, très fiers de la victoire de notre champion.
Le second s’avéra moins heureux, puisqu’un avion bi fuselage toujours de la RAF, fut à notre grand dépit, abattu à 2 ou 3 kilomètres du village. Le lendemain des Avernois travaillant dans les champs, renseignèrent deux grands gars en civil, au fort accent canadien, qui souhaitaient s’éloigner au plus vite de la zone et se cacher en attendant d’être secourus.
Malgré l’interdiction de nos parents et de l’institutrice Madame Gédet qui nous avait fait la leçon en classe, notre curiosité nous poussait à approcher les Allemands cantonnés dans le village. Un jour que l’un d’entre eux cassait la croûte en notre présence, il nous tailla à chacun une grosse tranche de pain bis, y tartina du beurre puis du pâté et nous la donna. Je ne sais plus si nous l’avons remercié, mais je me souviens que nous dévorâmes notre tartine de bon cœur, n’étant pas habitués à manger ensemble sur du pain, du beurre et du pâté.
Toujours à la même période, mon père qui cultivait en plus du sien, le jardin du père Thibault situé à la sortie ouest du village, s’aperçut un jour qu’un canon anti-char allemand était dissimulé, avec ses servants, derrière la barrière dudit jardin, face à la route allant vers Meulan. Il se hâta de partir et n’y revint qu’après la libération du village, pour constater que l’engin avait été détruit sur place.
Les combats se rapprochent, il y a beaucoup de militaires allemands dans le village. Ce jour là j’assiste avec mes copains route de Meulan, à une scène inédite. Une vingtaine de soldats reviennent de la direction du front. Ils paraissent fatigués et donnent l’impression de ne plus vouloir combattre. A l’entrée du village, ils se heurtent à un gradé furieux qui les harangue méchamment. Après un moment, ils repartent vers la zone des combats, accompagnés du gradé.
Quelques jours après, les combats se rapprochèrent de notre village. Un obus « égaré » ayant détruit une partie du mur séparant le fond de notre jardin de celui de M. Thibault et du presbytère, papa décida de creuser une tranchée pour nous y abriter en cas de besoin. Je participai évidemment à l’opération, convaincu d’aider mon père.
En fait, cet abri ne fut jamais terminé. Quelques jours après, l’attaque des Américains nous obligea à aller nous réfugier avec d’autres, chez M. Papin propriétaire du marché/ rue de Gadancourt, qui possédait une cave solide et sûre. Nous y avons vécu deux ou trois jours, je ne m’en souviens plus. Mon père allait chaque matin au bureau de Poste occupé par des Allemands, pour s’assurer que tout était en ordre.
Le jour de la libération, nous entendons dans la cave le bruit des combats. En début d’après midi il pleut et nous regardons la grande place devant le café, face à la ferme Duval. Nous apercevons alors des soldats vêtus d’imperméables verts, guêtrés et coiffés de casques recouverts de filets alors inconnus de nous. Lorsque nous voyons que ces hommes poussent devant eux des Allemands désarmés levant les bras, les adultes de notre groupe comprennent qu’ils regardent nos libérateurs. Ils se précipitent alors vers eux pour les voir de plus près. Nous les enfants, nous n’avons évidemment pas le droit de les accompagner. Mais j’assiste de loin à la destruction des fusils allemands récupérés, très intéressé par ce spectacle insolite. Ceux-ci sont placés à cheval sur la chaussée et le trottoir, puis un soldat américain en brise la crosse d’un coup de talon violent.
Le lendemain matin de ce jour mémorable, mon père retourna au bureau de poste pour inspecter la maison afin de s’assurer que rien ne manquait et préparer la réinstallation de la famille. Dans la cave il découvrit deux Allemands qui s’y cachaient. Il les connaissait, car ils appartenaient au groupe de militaires occupant le bureau de Poste. Ils lui firent comprendre qu’ils voulaient se rendre. Papa alla donc chercher des soldats américains stationnés non loin de là et c’est ainsi, que mon père fit sans arme, deux prisonniers pendant la Seconde guerre mondiale.
Dans les jours qui suivirent, chacun raconta ce qu’il avait vu lors de cette journée exceptionnelle. Nous apprîmes ainsi, qu’à quelques dizaines de mètres du bureau de Postes, un Allemand retranché bloquait la progression des libérateurs dans la rue principale, à la hauteur de la menuiserie Danger. Pour en finir, Il fallut qu’un Américain, caché derrière les persiennes fermées d’une fenêtre du premier étage de notre maison, le tue d’un coup de fusil. Pour ce faire il avait enlevé une lamelle d’un des volets. La dernière fois que je suis allé à Avernes, en juin 1986, cette lamelle manquait toujours au volet.
Avernes eut aussi sa femme tondue. Les jours suivant la Libération, apparurent des FFI de fraîche date, qui à défaut de combattre les Allemands déjà partis, s’en prirent à une malheureuse ayant poussé la collaboration peut-être un peu loin, en accueillant chez elle des soldats ennemis. Au milieu du village, leur brassard tricolore bien apparent, ils firent asseoir la pauvre femme sur une chaise et, devant des spectateurs approbateurs, la tondirent totalement. L’opération terminée, ils lui rendirent sa liberté et elle se sauva en pleurs, sous les quolibets. A peine âgé de dix ans à l’époque, j’avais assisté intéressé à cet évènement inédit, qui m’avait paru alors dans l’ordre des choses.
Pendant les semaines qui suivirent la Libération, de nombreux convois américains traversèrent le village, montant vers le front. Il faisait très chaud et nous avions beaucoup de tomates au jardin cette année là.
Je me souviens. Je suis installé devant la Poste avec un cageot de tomates devant moi et j’en offre aux militaires qui de temps à autre s’arrêtent. En échange, je reçois des cigarettes, du chocolat ou des conserves que je vais porter triomphalement à Maman.
Je me souviens également d’un jour ou des hommes de la police militaire stationnèrent un moment devant le bureau de Poste, peut-être pour régler la circulation. Je suis sorti et, debout au côté d’un de ces militaires, je regarde passer les camions et blindés américains. Pour me faire plaisir sans doute, il me pose son casque sur la tête et me met sa carabine entre les mains, désarmée évidemment. Quelle fierté pour un enfant de 9 ans et demi !
Pierre SIMON
6 avenue de Campagnan
Tel 04 67 25 23 47
Courriel : pierre.simon0315@orange.fr
monographie rédigée en 1899 par l’instituteur

Les auteurs de ces monographies sont les instituteurs qui ont répondu à la demande administrative de leur hiérarchie de rédiger une étude communale.
Celle d’Avernes, rédigée par l’instituteur M. Eugène VIDECOQ, et achevée le 24 septembre 1899, est richement documentée. C’est un fascicule de 104 pages illustrées.

Découvrir Avernes
Le village d’Avernes se situe au creux d’un large vallon creusé par les eaux de ruissellement des pentes Nord des Buttes d’Arthies. Les eaux de plusieurs sources, dont l’une captée qui alimente en eau potable les communes adhérentes au S.I.E.V.A. s’ajoutent à celles qui proviennent des buttes avant d’être canalisées à travers l’agglomération.

le hameau de Gadancourt
Hameau de Gadancourt Cette commune a fusionné avec Avernes le 1er janvier 2018. Le petit hameau de Gadancourt a une position dominante exceptionnelle qui ne correspond pas à une origine de groupement villageois, mais plutôt à l'implantation d'une abbaye dans un site isolé et à défricher.L’habitat...

Joseph Kessel
Photographié ici dans sa maison d’Avernes. Romancier, aventurier, journaliste et reporter, né le 10 février 1898 à Villa Clara (Argentine) et mort le 23 juillet 1979 à Avernes (Val-d’Oise). Fils de Samuel Kessel, médecin juif d’origine lituanienne, Joseph voit le jour en Argentine avant de partir de l’autre côté de la planète, à Orenbourg, dans l’Oural, berceau de sa mère. Il n’arrivera en France qu’en 1908.

L’Orphelinat National des Chemins de fer Français
C’est dans notre village, en 1904 qu’à été créé, à l’initiative du Syndicat National des Cheminots, le premier orphelinat. Les fonds du syndicat étant insuffisant, c’est après l’organisation d’un loterie nationale que fut acheté, en 1911, le château d’Avernes. Les premiers enfants y furent accueillis dès le 25 mai 1911.
Avernes est donc, pour ce syndicat, le lieu emblématique de la création de cette œuvre sociale.

L’incendie de 1836
Au début de l’hiver 1836, en pleine nuit, une maison de la rue de l’église prend feu.
Immédiatement chacun se sent mobilisé et vient en secours. Les moyens matériels de l’époque sont dérisoires : ce sont les hommes se passant les seaux d’eau et l’utilisation des tonnes agricoles (ces internes remplies manuellement et pouvant transporter 1 000 litres, d’où le nom).

La gare d’Avernes
La gare d’Avernes sur un réseau ferré pour désenclaver les régions agricoles « Une gare pour approvisionner Paris… » A partir de 1840, le réseau ferroviaire se développe principalement sous forme de radiales depuis Paris.

Monographie rédigée en 1899 par l’instituteur
Les auteurs de ces monographies sont les instituteurs qui ont répondu à la demande administrative de leur hiérarchie de rédiger une étude communale.
Celle d’Avernes, rédigée par l’instituteur M. Eugène VIDECOQ,

La justice à Avernes
Toute justice émane du Roi
Il représente la loi et c’est à lui que revient la charge de la faire appliquer. Mais dans l’organisation administrative du moyen âge, le pouvoir royal est bien loin.
Ferdinand de Caix, le dernier prieur d’Avernes 1735-1794
Ferdinand de Caix naquit le 6 septembre 1735, à Ainval (Somme), le quatrième de sept enfants. Il était fils de Félix de Caix et de Marie-Anne Lepage. Celle-ci mourut veuve, à Frémainville, le 21 juillet 1784. La famille paraît avoir été de bonne bourgeoisie : un de ses frères fut officier, un autre religieux. Ses livres de compte nous le révèlent comme un prêtre suffisamment à son aise.
La libération d’Avernes
Plus de 60 ans se sont écoulés depuis ces événements et beaucoup de ceux qui en furent les témoins ou les acteurs nous ont quittés. Heureusement les témoignages qu’ils ont donnés et ceux des survivants nous permettent de connaître cette page d’histoire.
La libération d’Avernes (vu par P.SIMON)
Mes parents arrivèrent à Avernes début 1937, mon père y étant nommé Facteur Receveur des PTT. J’avais alors moins de trois ans. Ils y vécurent l’immédiat avant guerre, la guerre et l’occupation, la Libération et la période économiquement difficile qui suivit. Fin 1951, mon père fut promu Receveur à Mailly-Champagne (Marne) et nous quittâmes Avernes.
J’y ai donc passé toute mon enfance, ma sœur et mes deux frères y sont nés, je m ‘y suis fait mes premiers copains, j’y ai vécu mes premières expériences heureuses et malheureuses.
C’est pourquoi ce village, tel que je l’ai connu à cette époque, est resté cher à mon cœur et j’éprouve beaucoup de plaisir et de nostalgie à l’évoquer ici.